CHAPITRE XXIII - La méthode de Lamarck.
CHAPITRE XXIII
LA MÉTHODE DE LAMARCK
Parvenu au terme de notre étude des conceptions philosophiques de LAMARCK, il
nous reste à jeter un coup d’œil rapide sur les éléments dont il a fait état
dans la recherche de la vérité, ou tout au moins des quelques vérités les plus
générales, auxquelles il s'est efforcé de parvenir : cet effort fut le but
supérieur de sa vie ; jamais il n'admet qu'on puisse les taire ou les déguiser,
quelles que puissent en être les conséquences :
« Ce n'est que relativement que certaines vérités peuvent paraître dangereuses ;
car elles ne le sont point par elles-mêmes ; elles nuisent seulement à ceux en
situation de se faire un profit de leur ignorance (1). »
« L'erreur seule est dangereuse, s'écrie-t-il encore (2). Aussi, quoique, par
les conséquences qu'il (l'homme) tire de l'observation des faits, il puisse
parvenir à la découverte d'un grand nombre de vérités, il doit être très réservé
dans l'emploi de ces mêmes conséquences qui ne sont que le résultat de son
jugement, et il doit l'être d'autant plus que ses connaissances de la nature
sont moins avancées. »
Nous savons déjà que, pour LAMARCK, l'origine des connaissances positives de
l'homme n'a que deux sources : celle basée sur l'observation directe de la
nature, celle qui résulte des conséquences justes qui sont dans le cas d'en être
déduites ; étrange contradiction : c'est lui, qui pendant si longtemps a été
considéré comme un rêveur insensé, qui s'efforce de limiter le champ de notre
connaissance ; c'est lui qui montre la nécessité
(1) Syst. Analyt., p. 93.
(2) Syst. Analyt., p. 79.
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